Le travail occupe une place essentielle dans nos vies. Il contribue à notre santé psychique, forge notre identité, nourrit notre développement personnel et professionnel, et structure nos rapports sociaux. Pourtant, lorsqu’il se dérègle, le travail peut aussi devenir une source profonde de souffrance.

​

La souffrance au travail ne naît pas par hasard. Elle s’enracine dans des contextes spécifiques qui rendent le quotidien professionnel délétère et fragilisent la santé mentale et physique.

Elle peut se manifester de multiples façons : une fatigue persistante, des difficultés à se lever le matin, des troubles du sommeil avec ruminations, des erreurs inhabituelles, des larmes sur le lieu de travail ou sur le trajet du retour, des tensions avec les collègues ou les proches, des douleurs physiques (ventre, tête, épaules, dos)… mais surtout, cette sensation profonde et troublante de ne plus se reconnaître soi-même.

​

Face à ces signaux d’alerte, il est fondamental de ne pas rester seul.e. Prendre soin de soi, chercher du soutien auprès de ses proches, de l’entreprise (managers, représentants du personnel, RH) ou encore de professionnels de santé (médecin traitant, psychiatre, psychologue) est une première étape précieuse.

​

Parfois, un arrêt de travail est nécessaire pour prendre du recul et se protéger. Cet arrêt n’est pas un temps mort : il devient un espace pour souffler, analyser la situation et envisager des solutions pour l’avenir. C’est l’occasion de faire le point sur sa santé globale et de réfléchir aux changements à envisager.

​

Et après ?

La sortie de la souffrance au travail dépend de votre situation et de vos souhaits : rester dans l’entreprise ou envisager un nouveau projet professionnel.

​

Si vous souhaitez évoluer ou changer de voie

• Le bilan de compétences

Pendant ou après un arrêt de travail, le bilan de compétences est un excellent outil pour identifier vos envies et définir un projet aligné avec vos valeurs. C’est aussi l’occasion de réfléchir à une éventuelle reconversion ou à la nécessité de suivre une formation.

​

• Le départ en formation

Ce temps de réflexion permet aussi d’explorer de nouvelles pistes professionnelles. En définissant les activités qui vous épanouiraient et les responsabilités que vous souhaitez assumer, il devient envisageable de se former à un nouveau métier.

​

Si vous envisagez de rester dans l’entreprise

• Préparer votre retour progressivement

Lorsque l’épuisement diminue, il est essentiel d’aborder le retour avec prudence. N’oubliez pas que certains symptômes, comme des troubles de concentration ou de mémoire, peuvent persister quelque temps. Un retour progressif, voire un aménagement de poste, est souvent préférable.

​

• La visite de pré-reprise

Cette étape est essentielle pour préparer un retour serein. Elle permet d’échanger avec le médecin du travail sur les éventuels aménagements nécessaires. Le retour sera d’autant plus facilité si l’entreprise a su mettre en place des changements significatifs pour améliorer le quotidien professionnel.

​

• L’essai encadré

Ce dispositif, mis en place pendant un arrêt maladie, permet de tester votre capacité à reprendre votre poste ou d’évaluer la compatibilité d’un nouvel emploi avec votre état de santé.

​​

• La mutation ou la réorientation interne

Si la confiance envers votre environnement professionnel est ébranlée, une mutation peut être envisagée. Le médecin du travail, en lien avec l’entreprise, peut recommander ce changement. Un bilan de compétences peut également vous aider à envisager d’autres fonctions ou formations, afin de retrouver du sens et de la sécurité dans votre activité.

​

Si vous choisissez de quitter l’entreprise

• La rupture conventionnelle

Elle permet une séparation à l’amiable entre vous et votre employeur, avec des conditions d’indemnisation négociées.

​​

• Le licenciement pour inaptitude

Si votre état de santé ne permet plus d’exercer votre métier, le médecin du travail peut prononcer une inaptitude. Ce processus ouvre la voie à un licenciement pour inaptitude, sous certaines conditions.

​

• La résiliation judiciaire

Si l’employeur a manqué à ses obligations (harcèlement, manquement grave…), vous pouvez, avec l’aide d’un avocat, engager une résiliation judiciaire.

​

• La rupture de période d’essai

En période d’essai, vous avez la possibilité de rompre votre contrat en respectant un délai de prévenance.

​

• La prise d’acte de la rupture du contrat

Enfin, si des faits graves sont reprochés à l’employeur, la prise d’acte permet de rompre le contrat immédiatement. Le juge évaluera ensuite la légitimité de cette décision.

​

• Démission

La démission est une rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié qui lui permet de quitter son emploi. Le travailleur doit manifester clairement la volonté de rompre son contrat. 

​

• Retraite anticipée

Il est aussi possible de partir à la retraite avant l’âge de départ minimum. Dans ce cas, il faut que vous justifiez d’une certaine durée d’assurance cotisée. 

​

Rappelez-vous : quelle que soit votre situation, vous n’êtes pas seul.e. Des solutions existent pour retrouver un équilibre et avancer sereinement vers un avenir professionnel plus respectueux de votre santé.

​